Il a versé le vin dans une coupe ronde
Qu'il a d'abord goûté avec les yeux fermés
Et puis qu'il a levée en évoquant le ciel
Avant de la lui tendre avec un geste large
Dans cette plaine immense où tombe le soleil comme une main de fer, on croirait voir la mer exiger le silence jusqu'à fondu de sable.
Elle a porté le vin jusqu'à sa bouche froide
Avec le geste haut des nobles de l'Espagne
Qui clame pour eux qu'ils sont de l'autre race.
De celle d'un sang bleu qui marque les Elus.
Et dans le jeu cinglant d'un caprice d'infante
Lentement très lentement Elle s'est penchée
Et puis Elle a craché
Et sur cette plaine manse où / coule le vermeil dans un baiser d'enfer
On croirait voir la mer exiger / la sentence jusqu'à tremper le sable.
Quand se découpe de marbre et de blanc / l'ombre en contre jour d'un visage luisant
Le moricaud mécréant / aux poisseux dégouttants.
Antonia de Réus de la Torre
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