Entremêlé dans le baiser aux gouttes de santal
D'un long collier baroque dénoué de cristal
Gît un flacon renversé au bouchon en pagode
Echoué sur les veines jaspées d'une commode.
Les effluves liquides du bijou de lalique
Dévastent le marbre d'un emblème onirique
Et envahissent les airs noués d'une présence
Dans des vapeurs lourdes qui mordorent le silence.
Par son ample fissure lentement il se vide
D'un nuage d'irones à la marée placide
Au lac d'un tapis qui le veloute d'amarante
En l'évadant de parfums à l'odeur obsédante.
Sur la note sucrée des profondes tubéreuses
Se poudre l'ambre cannelle d'ardeurs sinueuses
Enfouies au secret d'une nuit de basalte
Qui se prend dans le bronze tiède d'une halte.
Les langues étouffées de la pulpeuse fragance
Enroulent l'alcôve aux arômes de Btsance
Et la poinçonnent à l'orient d'une empreinte
En la saisissant comme de sa chaude étreinte.
Antonia de Réus de la Torre
La Romanerie de l' îsle.
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