Il pleut ainsi d'un cadeau précieux et rare
Au long désert acrescent englouti d'espérences.
Il pleut ardemment, d'une furieuse fraîcheur,
D'une pluie dévorante qui avale l'horizon
Et absorbe d'une odeur le silence déchiré
Sur les murs lancinants d'un déluge d'opaque
Alors que se délabre et s'écorche l'aurore
Entre les griffes cristales d'un animal livide.
Affolée de secousses violemment diluées,
Dans l'extase fluide des espaces assoiffés,
On l'entend qui gémit sa pulpeuse blessure,
Qui se craque et se chancelle au bord d'un jour
Brutalement assailli d'éclatante pénombre;
Etonné par l'ampleur du grisâtre éphémère.
Palpitants comme un coeur diamanté de graphite
Aux haleines bruyantes d'une hydre métamorphe
Ils se prennent, se mêlent de passion frigide,
S'agrippent, se pénètrent en frondes coléreuses,
D'étranges sueurs échevelées afin de renaître
Plus loin. Vers un ailleurs excitant d'azur vierge.
Sous la farandole de musiques incendiées
S'accable d'un orage noir le ciel déraciné
Dans les soubresauts crépitants d'un géant survolté
Qui se brise d'empreintes en morsures violentes
Sur le harcèlement fiévreusement soudé
Des nuages développés d'acanthe fantastique.
Et le sable immergé d'une déferlante se noie
Quand les dunes terassées d'un naufrage s'effondrent.
Antonia de Réus de la Torre.
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