Il y a au fond d'eux des enfers innommables
Qui brûlent leurs yeux jusqu'à les faire flamber
Quand alors ils se souviennent d'un seul coup
De ces humains barbares qui les ont fait crever.
Ces animaux magnifiques plus humains que les vrais
Comme de frêles danseuses sur leurs pattes galbées
Arquent leurs corps décharnés contre des grillages épais.
Avec force ils nous appellent à l'aide en criant en silence.
Et dans le noir de leurs yeux nous montrent les horreurs
De ces sales humains dépravés indignes de leur race.
Tant de sangs et de larmes qu'ils ne peuvent montrer
Et toute cette pousière qui colle à leurs yeux injectés
Et ce trou béant quand ils n'ont plus rien à manger.
Alors ces yeux noirs béants d'effrois nous racontent
Les horreurs de ces longues nuits qui n'en finissent pas
Et de tous ces matins si froids qui en silence les broie
Alors ces yeux implorent, nous disent: Viens. Prends moi
Prends moi et sors moi de là car tu pourrais être Moi
Moi le pauvre chien batttu dont personne ne veut
Et toi l 'être qui est né humain au lieu d'être chien.
Antonia de Réus de la Torre
Extrait du recueil: Et Dieu créa l'homme à son image.
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