Sur le velours écarlate d'un tapis sans gloire
Git le poignant désordre de la robe ivoire
Où se hurle le souvenir d'une présence
Dans un duel fauve qui a violé le silence.
Des rideaux sulfureux absorbés de lumière
Accablent la pénombre comme d'une colère
Quand dort l' infante abandonnée d'un roi
Qu'il a soumise aux exigences de sa loi.
Sur ce lit où elle est tombée en esclavage
Dans les bras de l'homme qui l'a prise d'otage
Elle sommeille telle une ombre perle bayadère
Oubliée en nacrerêves l'assombrant de mystère.
Un souffle insidieux aux relents poivres opiacés
S'entremêle de parfums dans ses cheveux délacés
Et souligne sa joue d'un khôl brillant de larmes
Qui noircissent son beau visage terni de charme.
A l'orient amarante d'un tapis fané et sans gloire
S'est effondrée ondoyante de soies et de moires
La robe longue déchirée de la femme violée
Sur le désir d'un chien mâle qui l'a écartelée.
Antonia de Réus de la Torre
La Romanerie
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