Un jour, lorsque j'en aurai le courage
J'irai tristement par cette allée froide
Me pencher doucement sur le marbre
Mais, dans les reflets mornes de ta stèle,
Je découvrirai seulement mon image
Alors, sans bouger, j'éleverai mon regard
Et, en contemplant le ciel fermé et silencieux
Qui se brouillera tout de même bien un peu,
Je croirai ainsi comme dans un rêve béni
Apercevoir l'ombre de ton magnifique visage
A la courbe toute effilochée d'un long nuage.
Prise d'un silence, je resterai longtemps
A me couler de glace dans la pierre
Le coeur emmuré de toute ma peine
Aux arêtes fines d'une stèle muette,
Le regard fixé sur de minces lettres
Qui trembleront d'une valse inégale.
Et je regarderai tout autour de moi
Les longues rangées de fleurs raides
En me demandant bien ce que tu fais là:
Dégradé de banal, entaché de commun,
Par ce peuple bas de couronnes défaites.
Quand je voulais t'offrir la cathédrale belle
D'une vaste plaine éclose de mille printemps
Où j'aurais vu le vent danser dans tes cheveux
Et cueilli le myosotis en me souvenant du bleu de tes yeux.
Antonia de Réus de la Torre
Lebreil 2011
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