........ Elle a lié les mains derrière le dos de l'homme chacal par des lacets de cuir qui ont mordu sa chair et imprimé leur marque.
Elle a senti l'odeur forte de ce mâle à abattre en le plaquant sur le mur tandis que le bout de sa cravache se
promène sur le bas de son ventre en s'enfonçant un peu.
Contre l'arche de pierre se tordent des chaînes au son lent du tambour qui résonne en allumant le visage des femmes
Etroitement cerné par une armée de masques, l'humain ne fait rien, ne se débat pas quand il sait trop bien qu'il ne peut pas lutter mais ses yeux creusés ne se baissent pas qui éventrent d'une haine pugnace le cercle des guerrières en disant trop bien qu'un jour viendra enfin où ce chasseur de têtes retrouvera la liberté des plaines et les tentes de peau
assouplies dans des bouches femelles.
Au centre de l'arène un braséro vomit une lueur rougeâtre.
Il ne criera pas, ne gémira même pas et son corps qui se tend mais ses muscles qui se bandent font de l'indien capturé un bel animal à soumettre pour la reine des crânes qui le regarde, attentive et perverse, avec la conviction froide d'une mante religieuse.
Dans le silence qui s'est fait plat, une odeur de chair calcinée se mélange lourdement au parfum de l'encens comme
Ordale, le prêtresse barbare offre à Lune Rouge, cette déesse sa mère, une coupe du sang de l'esclave où elle trempe les lèvres puis, campée devant lui, dresse entre ses poings serrés les lacets de cuir qu'elle montre à l'assemblée sur un
grand cri de victoire.
Lance brisée dans un cercle au milieu de son front il est à Elle, de par sa loi des Vasks et de son monde de femmes ne
pourra jamais s'évader.
Antonia de Réus de la Torre
Librement inspiré par le film: Un homme nommé cheval.
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